La Renaissance, la Révolution industrielle, le Moyen-Âge, les Années Folles, la seconde guerre mondiale…

On a tous en tête certaines grandes périodes de l’Histoire de France.

Souvent, ces noms ne sont qu’une façon de décrire un état de fait : quand la monarchie revient au pouvoir, c’est la “Restauration”, quand Napoléon III tente de former un nouvel empire, c’est le Second Empire…

Naïvement, je me suis toujours dit que c’était pareil pour les Trente Glorieuses : une période de prospérité, de croissance et de plein emploi qui a duré… 30 ans.

Sans l’avoir vécu, il nous arrive même de regretter ces années et d’envier parfois les boomers en pattes d’eph qui pouvaient gagner correctement leur vie, s’acheter des voitures et profiter d’une France qui se modernisait à vitesse grand V.

Mais j’ai découvert que ce terme n’avait pas été inventé par des historiens mais par Jean Fourastié, un économiste et essayiste de droite (un genre de Nicolas Baverez ou d’Alain Minc des années 70).

Dans un livre de 1979, l’économiste et éditorialiste au Figaro regrette le manque de culture économique des français. Il s’élève notamment contre le “cliché” qui voudrait que l’augmentation du niveau de vie vienne « d'une meilleure justice sociale, de la force syndicale de revendication ou de la force politique de l'opposition de gauche ».

Son dada à lui ce sont les gains de productivité permis par le progrès technique. Ce sont eux qui permettent d’augmenter le niveau de vie des populations.

Il (ré)écrit l’histoire des années 1946-1975 et en faisant une période de révolution durant laquelle le progrès technique a généré une forte croissance économique et a transformé le pays.

En quelques années, cette expression est passée des rayons de librairie aux manuels scolaires et les Trente Glorieuses sont aujourd’hui partout considérées comme un moment historique heureux et désirable.

Pourtant, de nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui contre cette version de l’histoire et contre tous les récits qui sont nés dans ces années-là et qu’on se raconte à longueur de journées.

Ces années ont-elles été aussi “glorieuses” qu’on le pense ? Qu’est-ce qui s’est véritablement joué à ce moment là et quel impact cela a-t-il eu sur le monde actuel ?

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